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Légendes du temps des sucres

L’érable est surnommé « l’arbre qui pleure du sucre » par plusieurs peuples des Premières Nations

La sève de l’érable à sucre (Acer saccharum) est connue et appréciée par les peuples autochtones des forêts de l’Est depuis des temps immémoriaux.

On raconte qu’auparavant, Nokomis (la Terre) laissait le sirop couler directement de l’arbre et que toutes les créatures terrestres pouvaient s’en abreuver à satiété. Craignant de rendre les humains paresseux, Manabush (un des premiers humains et héros de plusieurs légendes des peuples de Premières Nations) transforma l’épais sirop abondamment sucré en un liquide clair et aqueux ne contenant que peu de sucre. C’est à partir de ce moment que le dur labeur qui consiste à transformer la sève de l’érable en sirop commença.

L’érable et les différentes légendes des peuples des Premières Nations

C’est par les récits et les légendes transmises oralement d’une génération à l’autre par les aînés que les peuples des Premières Nations autochtones apprennent les origines du monde dont, selon leurs croyances, ils font partie intégrante.

Un des enseignements les plus importants et les plus répandus de leurs convictions consiste à vivre en harmonie avec la nature et c’est souvent par son observation qu’ils en apprennent les rouages.

Selon les diverses tribus, les légendes entourant la découverte de la sève d’érable imagent parfaitement cet enseignement puisque c’est par l’examen attentif des comportements de certains animaux qu’ils ont pris connaissance du goût sucré de la sève.

Certains racontent que des chiens qui s’amusaient à se tirailler autour d’un érable cassèrent une branche. Curieux, les animaux l’ont reniflée pour ensuite se mettre à la lécher goulûment. En les observant, leurs maîtres eurent envie de les imiter et d’y goûter eux aussi. Ils furent immédiatement ravis par le goût légèrement sucré de cette sève.

Une seconde version raconte que c’est plutôt un écureuil qui, courant sur les branches d’un arbre, en cassa une sous son poids. Arrêtant aussitôt sa course, celui-ci se mit à lécher la sève de l’arbre et les autochtones, curieux, eurent envie de l’imiter.

L’observation attentive de la nature recèle d’enseignements pour les peuples des Premières Nations

C’est aussi en observant le comportement de l’écureuil que les peuples des Premières Nations ont appris à transformer la sève d’érable en sirop. Alors que la sève coule le long du tronc lorsqu’une branche est cassée, elle est ainsi naturellement chauffée pendant plusieurs jours par les rayons du soleil, ce qui fait évaporer l’eau qu’elle contient, ne laissant qu’un délectable concentré plus épais et sucré. Les écureuils, très friands de ce doux sirop, léchaient avec avidité cette coulée de sève, ce qui éveilla la curiosité de leurs observateurs qui se sont empressés d’y goûter eux aussi.

Sources :