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Méthodes ancestrales de fabrication du sirop d’érable

Pour les Premières Nations, la récolte de la sève d’érable commençait à la saison du pré-printemps

Il y a longtemps, les peuples autochtones divisaient l’année en six saisons et non quatre comme maintenant. Les Nishnaabeg et Anishinaabeg (« peuple d’origine ») nomment le pré-printemps, la période durant laquelle la sève est recueillie. Ce moment est aussi surnommé « saison des sucres », « mois des sucres » ou « lune d’érable ». L’apparition de la pleine lune des sucres (la 1re pleine lune de mars) était le signal qu’ils attendaient pour commencer la récolte de l’eau d’érable.

Bien ancrée dans les coutumes de toutes les communautés des Premières Nations habitant les régions boisées de l’Est du Canada, la tradition de la saison des sucres s’est transmise aux premiers colons et perdure jusqu’à aujourd’hui.

Diverses techniques de transformation de la sève d’érable en sirop, en tire et en sucre

Quoique les techniques d’entaillage puissent varier légèrement, les peuples des Premières Nations ont l’habitude d’entailler en forme de V l’écorce des érables à l’aide de leur tomahawk. Ils insèrent ensuite un morceau de bois dans le trou afin d’en recueillir la sève à l’aide de paniers d’écorce déposés au pied de l’arbre.

Pour concentrer le précieux liquide limpide et sucré en délicieux sirop épais et plus foncé, différentes méthodes sont utilisées selon les diverses nations.

La cryoconcentration

Certains peuples des Premières Nations préfèrent une technique simple et sans cuisson : la cryoconcentration. La sève récoltée est déposée dans un seau qui passe la nuit dehors, exposée au froid glacial de la nuit. L’eau contenue dans la sève forme des cristaux de glace à la surface du récipient qui doivent être retirés au matin. Ce procédé est repris jour après jour et laisse graduellement place à un sirop clair et concentré en sucre.

L’évaporation

Une autre technique, pratiquée par les Algonquiens, est l’évaporation. Après avoir fait rougir des pierres dans le feu, celles-ci sont jetées dans le récipient contenant la sève d’érable.  sous ce coup de chaleur subit, l’eau contenue dans celle-ci s’évapore et la sève s’épaissit pour se transformer en sirop très foncé.

La cuisson

Chez les nations iroquoiennes, l’eau était posée dans un récipient d’écorce de bouleau qu’on suspendait au-dessus du feu ou dans un pot de terre cuite directement sur le feu, ce qui favorisait une évaporation rapide. Alors que le précieux liquide mijotait, il devait être remué souvent à l’aide d’une cuillère ou d’une spatule de bois. Lorsque le liquide commençait à épaissir et à coller sur la spatule, cela signifiait que le sirop était prêt.  

Pour obtenir la tire, la cuisson devait se prolonger jusqu’à ce que le liquide se fige au contact de la neige.

La cuisson se poursuivait jusqu’à l’obtention du sucre d’érable, qui est la texture la plus recherchée par les peuples des Premières Nations puisqu’elle se transporte plus facilement et se conserve beaucoup plus longtemps.

 

Sources :